Epilogue
Juste après notre arrivée, un bain s’est imposé spontanément et fut apprécié par toute l’équipe à sa juste valeur. Au camping de Biarritz, dernière frayeur pour moi : plus de portefeuille au moment de régler le bungalow. Je retourne avec Elvyn au bar où nous sommes descendus peu de temps avant pour boire un pot avec la collègue de Nico et je le retrouve précisément sous la table.
Samedi soir, Nico avait opté pour un resto mais j’ai insisté pour aller voir le coucher de soleil. On s’est donc fait une seesion pizza-bière. Quel grand moment ce coucher de soleil ! Notre plage était quasiment vide, un peu excentré et sur les hauteurs de Biarritz. Le temps était dégagé et il faisait chaud. Nico s’est barré vers minuit. J’ai quitté Elvyn à quatre heures du matin alors que nous nous étions fait inviter par une bande de poste-ados français et allemands squattant sur la plage. Je me suis finalement isolé et me suis assoupis paisiblement à la belle étoile sur un rocher, face à l'océan, en pensant déjà au voyage de l'année prochaine…
Etape 9 - Lesperon – Biarritz - 80 km
Départ du
camping hippy à neuf heures sous un soleil rayonnant. Les premiers kilomètres,
nous avons suivi l’autoroute par une petite route parallèle. On était tellement
comme des dingues qu’on en profitait pour saluer les centaines de camions
espagnols, qui nous le rendaient bien par leur klaxon… Nous sentions la fin du
voyage et l’air des vacances. L’arrivée à Hossegor et Cap Breton nous a
confirmé dans ce sentiment : premier bain sur la plage de Cap, et
restaurant frontal. Nous avons suivi les pistes aménagées la plupart du temps,
de Cap Breton à Boucau, dans les terres. Très peu fréquentées en cette période,
j’imagine qu’en juillet-août, ça doit être moins grisant de rouler ici, du
moins à notre allure.
A partir de Boucau, le parcours est devenu
cauchemardesque car nous étions sur une grande nationale. Passage pénible à
Bayonne le long de l’Adour : on avait qu’une hâte : voir le panneau
« Biarritz ». Ce qui se passa à dix sept heures. J’aurais regonflé
quatre fois mon pneu arrière, qui a montré des signes flagrants de fatigue. Il
était temps d’arriver ! Hi ha !!!!!!!!!! Vive le vélo, vive l'océan, vive le vin, vive Biarritz !
Etape 8 - La Teste de Buch – Lesperon - 85 km
Départ ce
matin à 08h00 pour la dune du Pyla sur laquelle je n’ai malheureusement
pas dormi, malgré ce que je m’étais promis. Cependant, c’est avec bonheur que
j’y suis retourné, toujours aussi impressionné par le paysage.
En selle jusqu’à Biscarosse en empruntant des petites pistes cyclables sous les pins. La deuxième partie du parcours s’est déroulée dans les terres. C’est étrange de voir la forêt ainsi « découpée » : des terres complètement éclaircies suivi de rideaux de pins parfaitement quadrillés.
Pedretti est parti définitivement à l’OL c’est donc bien un « enculé » selon Nico ; Elvyn nous a fait part de ses exploits en contre la montre individuel, nous clouant sur place. Quant à moi, je n'arrive toujours pas à faire en sorte de ne pas froisser ma serviette de table en papier quand je mange.
La place du village de Pontenx-les-Forges où nous avons déjeuné a pour particularité d’être bâtie à partir d’une même pierre, dont j’ai oublié le nom. A encyclo-universaliser donc.
A 19h00, à Lesperon, nous avons croisé la propriétaire du camping de "Lou Payou" au Proxi où nous avions acheté notre repas du soir. Heureux hasard puisqu’elle s’est proposée d’emporter nos sacs dans sa voiture
jusqu’à notre point de chute commun. Évidemment, le camping était vide. Nous
sommes à nouveau dans une caravane, la sœur jumelle de celle de Cuyras.
Toute la famille de la gérante, au look très woodstockien (cinquante cinq ans,
cheveux longs et lisses, clopes roulés…) a l’air sorti du Festival, du moins je
pense qu’ils ont génétiquement gardé l’esprit hippy, ce qui est bon ça…!
Etape 7 - Carcans – La Teste de Buch - 70 km
Toute la
journée, nous avons roulé sur de magnifiques pistes aménagées. Sieste au Truc
Vert sous un ciel couvert, pour la première fois du voyage. Le début d’une
pluie fine nous a motivé à repartir.
Etape 5 - Saintes - Carcans - 140 km
D’abord la « traditionnelle » matinale avec un
départ à cinq heures trente. La veille nous avons dîné à la seule pizzeria
ouverte à Saintes, et Nico a donné un cours particulier sur l’histoire du foot
à Elvyn. Nous nous sommes ensuite baladés au bord de la Charente. La ville en
elle-même semblait comme morte, pas un chat dans les rues, rien pour manger.
Par contre, juste à la sortie du centre ville, il y a l’air d’avoir un immense
parc qui longe l’affluent et se perd je ne sais jusqu’où. On n'a pas eu le
courage de pousser jusque là. A voir sinon, l’abbaye aux Dames. Nous nous
sommes endormis vers une heure du mat après qu’Elvyn eut tenté une approche
avec une jeune montréalaise.Putain
quelle journée !
Donc la
matinale a commencé sur les petites routes entre Saintes et Royan, avec une
pause au milieu de l’une d’elles pour apprécier le lever du soleil, la fraîcheur du jour et les bonnes odeurs des champs encore humides ui nous montaient aux narines.
Peu de
choses a signaler avant Royan, sauf qu’en lisant le journal, on a appris que
Mickael Jackson a été acquitté, ce qui a provoqué une joie immense à Manu, et que Pedretti ne
sait toujours pas ou il jouera l’année prochaine, au grand désespoir de Nico.
Dès que
nous avons entamé notre parcours à l’intérieur des terres en direction du
Médoc, nous avons réalisé les différences de paysages : de la lande tout autour
de nous et l’odeur de la bruyère. Après une série de déboires techniques (Manu qui perd sa lumière de
vélo cinq minutes après que j’eusse explosé mon frein arrière), nous avons roulé pas mal sans rien trouver pour manger. En plus il faisait vraiment très très chaud. Finalement, nous avons réussi à trouver peut être le seul resto d'ouvert du coin, à Bégadan, un repas qui restera longtemps dans nos mémoires !
Pour onze euros, nous avons mangé comme des princes et bu un putain
de vin de pays ! je crois que je n’en n’ai jamais apprécié un comme ça, et dieu sait que je ne
m’y connais pas ! Le patron a été génial. Doté d’une moustache épaisse et
retroussée, il n’hésitait pas à se verser des petits blancs entre deux plats,
trinquant avec nous en nous souhaitant des : "Santé-bonheur" à
tout va. Nous repartîmes complètement ivres sur les vélos.
Après une pause bien méritée, nous traçons en plein Haut Médoc, et nous traversons
des vignes, des vignes qui s’étendent à perte de vue, des châteaux et des
propriétés à n’en plus finir. c’est très impressionnant : Château Lafite,
Mouton Rotschild, Saint Estèphe (en longeant la Garonne).
J'en ai eu de l'inspiration : « J’aurais
beau chier dans mon froc / Attrapé ampoules et cloques / Je resterai fort comme
un roc / En traversant le haut-médoc » (composition personnelle).
Magnifiques
paysages, superbes…
La dernière partie de journée fut
terrible : en pleine forêt de pins pour rejoindre Cuyras (près de Carcans),
complètement perdus nous étions, à prendre une ligne droite dont on ne voyait jamais la fin.
Incroyable : sept kilomètres sans même l’once d’un virage ! Plus on
avançait, plus on s’inquiétait de ne trouver ni pylônes électriques, ni bagnoles,
ni clocher de village. La route sur les trois dernières bornes s’est largement
détériorée pour finir quasiment en chemin de halage et surtout en chemin de
croix pour nos fesses ! Quand on a vu les caravanes et le camping sur les
coups de huit heures, c’était comme tomber sur un oasis en plein désert !
Quel soulagement.
Notre caravane était cool. N’ayant rien à manger, pour quinze
euros, la patronne nous filé pates, pain, fromage, yaourts, pommes et vin
rouge. C’est Manu qui nous a fait cuire les nouilles et on a mangé dehors sans
gêner qui que ce soit, à part peut être quelques écureuils. On s’est endormi
comme des bébés après huit heures sur la selle et cent quarante bornes dans les
pattes.
Etape 4 - Poitiers - Saintes - 140 km
Ca y’est,
c’est fait ! C’était l’étape de la mort, mais elle s’est déroulée beaucoup
mieux que nos prévisions. Elvyn et moi avons décollé à six heure trente. Les
trente premiers kilomètres furent difficiles, côtes et descentes s’enchaînant
jusqu’à Vivonnes. C’était amusant car nous avons croisé une ribambelle
de jeunes écoliers en bord de route attendant leur car scolaire. Ah bah oui, l'école est pas encore finie...
Petit déjeuner à Vivonnes donc, dans un café où l’on recommandera particulièrement l'acceuil... Après cette pause, nous sommes repartis à l’assaut de nouvelles petites routes paumées. Un méchant orage, très localisé, nous est tombé dessus juste avant Aulnay, au niveau de la forêt du même nom. Dix minutes de trombes d’eau, éclairs et orages…Un peu dégoûté quand même. L’après-midi fut moins accidenté. Nous avons pris un pot à Ecoyeux dans probablement le bar le plus franchouillard au monde, le bien nommé « Bar de la Poste ». Quatre pauvres tables, une enseigne toute pourrie à peine lisible et des murs vieillots. Et puis quelle scène : en face de moi, accoudés à une table, deux pépés aux gueules-de-la-mort, chacun avec son demi à la main, l’air peu aimable, attendant je ne sais quel déluge, et qui se balançaient de temps en temps quelques banalités sans même se regarder. On aurait dit la scène clef de Heat (la rencontre Pacino-De Niro), à la sauce franchouillarde…
Arrivée à
Saintes à dix huit heures. Nico et Manu nous ont rejoint un quart d’heure
après. Eux ont visité Poitiers le matin, pris un train pour Angoulême puis
Cognac (qui est assez moche a priori) pour finalement rejoindre Saintes en
pédalant. Total pour eux : trente bornes (no comment). L’auberge de
jeunesse était accueillante, notre chambre au rez-de-chaussée donnait sur
l’entrée du bâtiment. Il est agréable de profiter de ce début de soirée. Le
temps est couvert mais Nico est content : d’après lui, c’est le début des
étapes intéressantes car on rejoint la mer demain. Manu a bien géré aussi sa
journée, malgré ses douleurs aux fesses.
Etape 3 - Tours - Poitiers - 115 km
Lever sept
heures du matin. En attendant le petit déjeuner, je sors me balader à la
fraîche le long de la Loire
avec le soleil levant en face. Tours est une ville dans laquelle on se sent
vite à l’aise. Ce matin, ciel bleu, pas un nuage. Tout cela est plutôt
rock’n’roll.
Toute la journée s’est déroulée dans un cadre bien bucolique et ensoleillé, avec champs et terres s’étendant à perte de vue : c’était la vraie campagne. Le paysage a subitement changé au moment où nous avons quitté les rives de la Loire pour descendre plein sud. Peu de voitures, une route très agréable. Hormis à Azay le Rideau, nous n’avons pas beaucoup côtoyé la civilisation… Manu a tenu la distance avec cent quinze bornes dans les jambes, c’est un baptême de feu héroïque !
Nous avons
croisé en chemin un camping-car assez spécial, sur lequel était inscrit :
« Tour d’Europe en vélo ». Il accompagnait trois cyclistes qui
avaient entamé un Dunkerque – Séville !
Coup de stress quand, en arrivant sur Poitiers, une voiture s’arrête sur le parking où nous stationnions pour nous repérer. Le conducteur descend et ramasse le sac à dos d’Elvyn en le fourrant sur le siège passager. Le sac avait été, il est vrai, laissé à l’abandon provisoirement car Elvyn recherchait à pied des cartes égarées un peu plus tôt par Nico. A ce propos, cette fin de journée ne lui a pas été très propice. D’abord les cartes, ensuite les clefs de la chambre de l’auberge qu’il paume...
Nous y sommes arrivés à 19h30 et tous biens claqués. Repas du soir pris dans le « jardin » dans une ambiance cantine grâce à la colo de mômes à nos côtés. Elvyn et moi avons terminé la soirée en préparant l’étape de demain qui ne se fera qu’à deux. Oui, car Nico et Manu ne nous accompagnent pas pour relier Poitiers à Saintes. « Trop de bornes » dixit Nico. Théoriquement cent quarante. Ça va être chaud, pour sur ! Départ prévu à six heure trente du matin. Autre remarque : depuis le début, les auberges ont l’air aussi vides les unes que les autres, autre point commun avec l’année dernière. A souligner également le style si particulier de Manu sur son bicloune, avec ses lunettes de soleil version « You know who I am ? » et ses petits gants sortis tout droit d’un magasin SM...
Etape 2 - Beaugency - Tours - 95 km
Fredechichi,
bossant à Orléans, nous a rejoints hier pour notre barbecue à Beaugency vers 19h30. Sous les arbres, dans la cour, de longues tables en bois
étaient disposées pour manger ; c’est là que nous avons passé la soirée.
Nico et Elvyn se sont couchés vers vingt trois heures, après une balade à pied
au village voisin de Vernon, où nous avons pu assister à un coucher de
soleil entre deux toits. J’ai terminé la soirée à discuter avec deux jeunes
bénévoles du gîte, l’un québécois, l’autre de Dresde, et autour d’un verre de
Gamay rouge.
On a appris une mauvaise nouvelle toutefois : Manu nous a appelés pour nous dire qu’il n’avait pas pu récupérer son vélo et qu’il ne nous rejoindrait pas aussi vite que prévu. On ne désespère pas de le voir quand même…
Ce matin, nous sommes partis sous les nuages sous une température assez frisquette. La route vers Chambord fut toutefois agréable. J’ai tenté de coller Elvyn sur le jeu des capitales de pays mais c’est moi qui me suis fait exploser. A Chambord, grosse impression à l’entrée du parc (le plus grand d’Europe paraît-il) et sa ligne droite interminable et plus encore à la vue du Château. Après une petite promenade bucolique autour du château, nous nous sommes dirigés vers Blois où le soleil s’est mis brusquement à se lever…
Vive la Touraine ! ! Blois est
une ville assez jolie, construite sur « deux étages » si l’on peut
dire, avec la Loire en contrebas.
Nous
l’avons longé en direction de Chaumont-sur-Loire. Vu le temps, nous
avons pique-niqué sur les bords du fleuve, avec vue sur le château et la
verdure alentour.
Tout
l’après-midi, nous avons continué à le sillonner en passant par des bleds dont
l’avenue principale était notre route départementale. On passait devant les
petites caves à vins que l’on trouvait à foison en bord de route ! Amboise est très
touristique, très charmant... Manu nous a
finalement informés de son arrivée à Tours en début de soirée. Bonne
nouvelle.
19h30 : on le récupère à la gare et on file à
l’auberge de jeunesse. Après notre douche, on fait le tour de la ville puis on
s’asseoit à une la terrasse extérieure d'une crêperie sur la place principale, en forme de petit carré. Nico s’est vite pieuté,
pendant qu’Elvyn, Manu et moi finissions la soirée dans notre chambre autour
d’une bière.
Etape 1 - Etampes – Beaugency - 93 km
C’est reparti pour un trash bicycle
tour ! Tout comme l’an dernier, l’enthousiasme est à son paroxysme. Lever
pour tout le monde à 05h30 direction gare d’Austerlitz, en vélo évidemment.
Puis on embarque dans le train pour Étampes. Il fait beau, le ciel est
bleu. C’est de bonne augure… Cette année, nous sommes trois et demi à
rouler : Nicolas, Elvyn, un pote de volley de Nico, et Manuel, qui nous
rejoint demain pour trois étapes. Nous avons tous comme craintes les pépins physiques. J'éviterai donc d'en parler...
Je sors de la douche et j’écris au milieu de la cour intérieure de l’auberge alors que le soleil finit sa journée. Nous sommes arrivés à Beaugency il y a une demi-heure et l’auberge est quasiment déserte. Quelle belle journée bordel ! La route jusqu’à Orléans fut agréable et peu fréquentée. Nous avons pris le temps de faire un tour de ville et avons déjeuné sur la place Jeanne d’Arc, avant de redécoller sur le coup des quatorze heures.
Plus de la moitié de la journée, nous avons suivi
une communale : un vrai régal. On a fait un break le long d’un ruisseau au
milieu de la verdure, elle même au milieu de nulle part.
Nico en a profité pour clamer que
« Pedretti est un enculé » (il quitte apparemment l’OM pour l’OL…) et
moi pour sauver de la noyade une innocente libellule bleue.
Nouvelle pause à Leng-sur-Loire et cours d’architecture à Nico, consistant à lui montrer la différence entre gothique et baroque (chépa si il a pigé). On a terminé la journée en longeant la Loire sous la bienveillance de notre bonne étoile. Bref, ce fut une très belle première étape. Ah la la, pas mécontent de vivre à nouveau ces moments !
Prologue
Évidemment, suite au plaisir que nous avons pris l'année dernière pour Paris-Biarritz, il n'était pas question de ne pas remettre ça cette année ! Après avoir découvert l'est du territoire, nous nous sommes mis d'accord pour arriver dans un coin qui rappellerait le soleil et la plage : Biarritz. Cette fois, nous partons à trois à la découverte de la France en vélo.
Accompagné de mon inséparable Bubba, je raconte ici 8 jours de sacré bons souvenirs !